08 janvier 2015

Les Crayons seront toujours plus forts

Bonjour,


Hier, je comptais bien écrire un article sur ce qu'il s'est passé. Et puis, je n'ai pas réussi. Alors, j'ai posté un petit mot sur Tumblr mais aussi sur Facebook, que je n'avais pas utilisé depuis des lustres. Pour les familles, pour ne pas qu'on oublie ce qu'il s'était passé, que ce mercredi 7 janvier, 12 personnes sont mortes à cause de leur opinion, parce qu'ils exerceraient leur métier. Aujourd'hui, je poste ici. Parce que je n'arrive pas à m'en remettre. Parce que je n'arrive pas à comprendre comment on peut en arriver là.

Ce mercredi, la liberté de la presse, celle d’expression, la liberté tout court, a été écrasée par l’ignorance, la cruauté, la stupidité, le fanatisme. Ce mercredi la France pleure 12 personnes qui n’ont rien fait de plus que leur métier, qui n’ont rien fait de plus qu’exprimer leurs idées, de les dessiner. Je pleure avec elle. 

Ce mercredi, spontanément, la France s'est mise debout. Elle qui ne semblait plus pouvoir le faire ces derniers temps. Elle s'est mise debout, a brandi crayons, stylos et bougies, elle l'a fait dans le respect, dans le silence, sans violence aucune, sans distinction d'opinion, que se soit religieuse ou politique. Elle s'est unie pour montrer que non, elle ne se laissera pas faire, qu'on ne peut pas bafouer ce qu'elle a de plus cher, ce pour quoi elle s'est battue, sa liberté. 

Ce matin, dans la voiture, j'ai été tout aussi émue que le soir devant le JT, en écoutant ces gens, des anonymes, se présentaient et puis dire, pour certains avec beaucoup d'émotion, la voix tremblante, pour d'autres avec cette rage qui fait avancer : "JE SUIS CHARLIE". J'en aurais pleuré tellement ça m'a pris aux tripes. 

Ce matin, et pour toute la journée, nous sommes en deuil. Et même si cela n'avait pas été décrété par le Président de la République, nous l'aurions été. 

Ce matin, j'espère vraiment que l'acte d'hier, cette chose immonde, ne va pas entrainer plus de violence parmi la population. Ce matin, j'espère que les musulmans de France ne seront pas pris en paria, ne seront pas pris pour cible de crétins, de fous. 

Chère France, toi qui a fait preuve de la plus grande solidarité hier soir, ce matin, fait en sorte qu'il n'y ait aucun amalgame, que le cercle de la violence soit brisée. Aujourd'hui, plus que jamais, alors que 12 personnes ne sont pas rentrés chez elle hier soir, alors que les "au revoir" dit le matin, à la famille, aux amis, de vives voix ou par téléphone n'aurait pas dut être définitif, n'aurait pas dut être des adieux, chère France, soit forte et surtout soit soudée. 

Je ne voulais pas l'écrire, parce que je n'ai jamais apprécié la ligne éditoriale de Charlie Hebdo, parce que je pense avant tout à ces 12 personnes, aux blessés, aux familles et non au journal lui-même. Mais :

JE SUIS CHARLIE. NOUS SOMMES CHARLIE. NOUS N'AVONS PAS PEUR.

Nous ne nous laisserons pas abattre. Nos crayons seront toujours là, prêt à dire ce que nous pensons. Nos idées seront dites. Nous ne resterons pas dans le silence.

Mes pensées vont aux familles, aux victimes. Et à l'humanité qui me semble de plus en plus mal barrée. 
 

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