03 juin 2015

Oui, j'ai vraiment mal

Bonjour,


S'il y a une chose que je déteste c'est lorsque les gens, comme cette semaine, minimise gravement mes céphalées et pire mes migraines. Je suis migraineuse, et cela depuis longtemps. J'ai passé un tas d'examen, pris un tas de médicament, tenu un journal de migraine et je continue tout cela, dix ans après la première. Je sais la différence entre une céphalée "normale" et une migraine. Je sais la différence entre le mal de tête et les suites de la migraine. D'ailleurs, oui, dimanche, c'était une migraine et depuis ce sont les suites.

Si la migraine me cloue au lit, boule quiés et masque sur les yeux (je fais souvent le combos gagnant comme je l'appèle, intolérance à la lumière, au son, aux odeurs et douleur accrus dans les cervicales), les suites sont bien plus dures à gérer pour moi. C'est con à dire, mais je préfère la bonne vieille migraine, même si elle doit durer trois jours (oui, oui, j'ai eu, durant ma grossesse, cette période où le gynéco t'affirme que tu n'en auras pas)(et où tu n'as que le doliprane pour la faire passer)(laisses-moi en rire), à ce que je vis cette semaine.

Ce qui m'énerve c'est vraiment la réaction des gens. Si chéri est habitué, ce n'est pas le cas de tout le monde. Poupette par exemple n'a pas encore vraiment compris ce qu'il m'arrive et je ne peux pas non plus lui dire de ne plus rien faire parce que j'ai "bobo à la tête". Faut la comprendre, elle n'a que quatre ans. Le pire restant les collègues de travail. Pour eux, je n'ai  QU'un mal de tête. Juste ça, le truc qui passe en une heure avec un doliprane (qui ne me fait rien, pas même sur la simple céphalée). Donc je fais exprès d'avoir une tête de déterrée (atténuée tout de même par le maquillage), de ne pas pouvoir passer plus d'une demie heure sur l'ordi, de ne pas réussir à me concentrer. En gros, je suis une fainéante. Merci les gens quoi.

Alors non, la migraine, cette chose si méconnue, et ses suites, ne sont pas juste des maux de tête. Les migraineux souffrent. Vraiment. Et souvent en plus. Nous sommes obligés de vivre avec, nous et notre entourage. Alors oui, lorsqu'on arrive aux suites, je donne l'impression d'aller bien, je vais travailler, je m'occupe de ma maison, tout ça tout ça. Mais j'ai mal. Pour de vrai. Et pas qu'un peu. Je languis le moment de me coucher le soir et d'enfin avoir du silence, le vrai silence.

Alors, s'il vous plait, arrêtez de prendre les migraineux pour des comédiens. Ca me ferait un bien fou.

2 commentaires:

Magali a dit…

Je compatis, les très rares fois ou j'ai vraiment souffert de migraines j'ai pensé à ma mère qui en est coutumière, et je me suis dit "mais comment peut-elle tenir" alors qu'au bout de quelques heures je suis HS.
J'espère qu'un jour on trouvera quelque chose pour la traiter efficacement.

Alienor Pioney a dit…

Merci.
La recherche sur la migraine semble un peu être au point mort. Il faut dire que beaucoup de médecin ne comprennent pas ce qu'il peut nous arriver et que peu de migraineux vont voir un neurologue pour cela. Peut-être que lorsque les uns et les autres se mettront d'accord, on pourra avancer.
Et pour le "comment on tient", c'est simple, on ne tient pas. On s'habitue un peu à la douleur, on fait semblant, mais en vrai, on ne tient pas du tout. Si on ne veut pas voir notre vie réduite à rien à cause de ça, il faut bien passer outre, du moins devenir plus résistant à la douleur. J'avoue que c'est particulièrement dur. Au bout de dix ans de migraine, je suis capable de donner le change, mais pour de vrai, je ne tiens pas. Le soir, je m'écroule. Pour repartir de plus belle au milieu de la nuit.